LA
SYMPATHOLYSE THORACIQUE ET LOMBAIRE
Ces techniques, déjà
employée depuis une quarantaine d'années dans le traitement
des artériopathies chroniques oblitérantes des membres inférieurs
pour le niveau lombaire, trouve un regain d'actualité depuis l'apparition
de la tomodensitométrie qui permet une plus grande sûreté
du geste thérapeutique notamment dans les indications qui nous intéressent.
TECHNIQUE
La chaîne sympathique thoracique
se situe en avant de la tête des côtes et en dedans de la paroi
pleurale.
Sous contrôle TDM, une aiguille
22 G est insérée par voie percutanée le long du corps
vertébral au niveau supérieur de la tumeur. La pointe de
l'aiguille doit être située en avant de la tête de la
côte et bien en dedans de la paroi pleurale.
Après évaluation de
l'espace de diffusion de 3 cc de produit de contraste dilué avec
de la xylocaïne à 1% (contrôle TDM), 3 à 5 ml
d'éthanol à 96 % peuvent alors être injectés.
La ponction accidentelle du corps
vertébral, du disque ou d'une structure vasculaire sont évitées
par une progression contrôlée par TDM.
La chaîne sympathique lombaire
présente une situation antéro-latérale au corps vertébral
en dedans du muscle psoas et en arrière de l'aorte et de la veine
cave.
La chaîne sympathique lombaire
située dans l'espace graisseux rétropéritonéal
n'est pas visualisée elle-même, son emplacement est facilement
repérable : en avant de la courbure antérolatérale
du rachis, en avant de la face antérieure du psoas, en dedans de
l'uretère, et, en arrière de la veine cave inférieure
à droite et de l'aorte à gauche. Cet espace est rétréci
au niveau de L2, plus élargi au niveau de L4.
La chaîne sympathique est abordée,
d'abord au niveau de L2, par voie postérolatérale, le repère
métallique choisi comme point d'entrée cutanée doit
permettre à l'aiguille d'éviter l'apophyse transverse, le
corps vertébral, le rein, l'uretère les structures digestives.
La tomodensitométrie permet
d'évaluer l'obliquité de l'aiguille par rapport au plan cutané,
et la profondeur de l'injection.
Les niveaux L1-L2 et L3-L4
sont ponctionnés.
On évalue comme toujours l'espace
de diffusion de 3 cc de xylocaïne dilué avec du produit de
contraste. Celui-ci doit rester dans le rétropéritoine et
ne pas diffuser dans la gaine du psoas par exemple.
Ensuite 5 à 10 cc d'éthanol
sont injectés à chaque niveau. Un seul côté
ne pourra bénéficier de ce geste et il faut attendre 6 à
8 semaines avant de traiter le côté opposé pour diminuer
le risque d'hypotension orthostatique.
L'éthanolisation rétropéritonéale
est habituellement indolore, une sensation de chaleur immédiate,
dans le membre inférieur intéressé, peut être
ressentie par le patient.
L'intervention dure environ 30 à
40 minutes.
LES COMPLICATIONS
Les complications possibles de
la neurolyse de la chaîne sympathique thoracique sont le pneumothorax
et l'hémorragie par ponction d'une artère intercostale, une
blessure du nerf à sont émergence du trou de conjugaison
si le biseau de l'aiguille est placé plus haut que recommandé,
une injection intra-vasculaire d'éthanol ou de xylocaïne ou
une diffusion sous arachnoïdienne intracanalaire de l'éthanol
.
Les complications possibles de la
neurolyse de la chaîne sympathique lombaire sont l'injection d'éthanol
intravasculaire, dans un disque intervertébral, dans le canal vertébral
au contact des uretères ou des organes avoisinants.
L'autre complication majeure est
la névralgie génito-fémorale causée par la
diffusion d'éthanol au contact du nerf le long de la gaine du psoas.
L'ensemble de ces complications ont
été le lot des neurolyses sous contrôle scopique et
sont évitées aujourd'hui par un contrôle TDM rigoureux
pré, per et post neurolyse.
INDICATIONS
Le bloc neurolytique de la chaîne
sympathique de T2 à T8 est indiquée chez des patients atteints
par un processus tumoral atteignant les 2/3 supérieur du médiastin
postérieur (ex : cancer oesophagien, pulmonaire avec extension médiastinale)
et présentant des douleurs résistantes aux traitements antalgiques.
Sympatholyse
thoracique
Le bloc neurolytique de la chaîne
sympathique lombaire est indiqué dans les douleurs de type ténesme,
celles liées au cancer des viscères pelviens ou aux infiltrations
ganglionnaires métastatique du rétropéritoine lombaire.
Sympatholyse
lombaire
Les voies nociceptives provenant du
col cervical et de l'utérus empruntent la chaîne sympathique
lombaire. Ainsi dans le cadre de douleurs réfractaires d'origine
utérines une sympatholyse bilatérale peut être indiquée.
CONCLUSION
La simplicité de cette
méthode pratiquée sans prémédication, en ambulatoire,
permet d'éviter au patient l'anesthésie générale,
le traumatisme du geste chirurgical et les complications de décubitus
d'une hospitalisation.
Enfin, l'économie réalisée
par rapport à la sympathectomie chirurgicale est importante.
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UN CAS CLINIQUE
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