NEUROLYSE PERCUTANÉE DES NERFS SPLANCHNIQUES




 

Mécanisme
Technique
Complications
Indications
Contre-indications

MEDLINE 

AJOUTER UN CAS CLINIQUE


 
 
 
 

MECANISME

La neurolyse percutanée représente une alternative à la neurolyse chirurgicale dans le traitement symptomatique des algies, en particulier chez les malades cancéreux. 
La neurolyse chimique percutanée libère les malades de l'astreinte et des effets indésirables entraînés par les opiacés tout en évitant une neurolyse chirurgicale. 
Le plexus solaire et les nerfs splanchniques véhiculent, parallèlement aux fibres nerveuses végétatives du système sympathique, des fibres sensitives d'origine gastrique, pancréatique, hépatique et mésentérique.
La neurolyse percutanée peut traiter les douleurs résultant de l'activation de ces structures nerveuses.
Les nerfs splanchniques sont situés au même étage que le plexus coeliaque mais circulent en arrière des piliers du diaphragme, en avant du corps vertébral. 

TECHNIQUE


La TDM constitue la technique d'imagerie idéale pour le guidage de la neurolyse splanchnique. 
Le matériel utilisé est simple : une aiguille fine type Chiba ou spinale de 21,5 à 22 G (diminution du risque d'hématome rétropéritonéal), de la xylocaïne 0,5%, de l'alcool à 96 % et des produits de contraste iodés dilués. 
La finesse de l'aiguille et sa souplesse sont responsables de déviations parfois importantes surtout dans le compartiment musculaire pariétal.  Pour limiter ces déviations, la technique coaxiale est très utile. 
En effet, une aiguille de 18 G de 4 cm de long placée dans la paroi musculaire dans la bonne direction, rend l'approche plus aisée.
L'approche percutanée est postéro-latérale.
L'intérêt de cette technique réside dans l'abord exclusivement rétropéritonéal, évitant ainsi la traversée des organes abdominaux (par opposition à la neurolyse coeliaque). 
Cette technique était surtout utilisée sous guidage radioscopique avec repérage anatomique de T11. Aujourd'hui il n'est plus licite de ne pas réaliser ce geste sous repérage TDM pour minimiser les complications possibles.
Un abord percutané séparé est nécessaire pour traiter les éléments du nerf splanchnique controlatéral.


Neurolyse splanchnique bilatérale

Le patient est en procubitus, de nombreuses coupes de contrôle sont nécessaires. 
Une fois l'aiguille en place en arrière du pilier du diaphragme et en rétroaortique, 1 à 2 ml de produit de contraste sont injectés, comme pour la voie antérieure, confirmant la bonne position de la pointe de l'aiguille. 
Si une diffusion intracanalaire survient, l'aiguille sera repositionnée. 
Pour la neurolyse splanchnique, 10 ml d'éthanol à 96 % sont suffisants de chaque côté.


COMPLICATIONS

L'injection intravasculaire de xylocaïne doit être évitée par aspiration répétée avant l'injection anesthésique.On peut à ce propos rappeler les effets secondaires du passage de la xylocaïne dans la circulation sanguine :
effets mineurs : vertiges, céphalées, tachycardie, hypoTA transitoire, goût métallique.
effets majeurs : convulsion, coma, collapsus.
Après l'injection d'éthanol, la température augmente dans la partie supérieure de l'abdomen. Il s'agit d'un effet secondaire qui est aussi un indicateur de la réussite de l'intervention essentiellement pour la neurolyse coeliaque. 
Une chute de la pression artérielle peut survenir, mais elle reste le plus souvent modérée. 
Le contrôle scanographique permet d'éviter les injections intravasculaires et les lésions des organes avoisinants. 
Des complications telles que les paraplégies, soit par diffusion intrathécale de l'alcool le long du plexus lombaire, soit par lésion d'une artère lombaire porteuse d'une artère d'Adamkiewicz sont rapportées mais essentiellement sous contrôle scopique. 
Chez les sujets cachectiques, un état ébrieux transitoire peut être observé.
Les douleurs abdominales et dorsales disparaissent en quelques heures après l'intervention. Les troubles de la motricité intestinale disparaissent en général rapidement. Des complications plus rares, comme les péritonites chimiques dues à la diffusion de l'alcool dans le péritoine, l'hématurie due à la ponction rénale, le pneumothorax, sont plus rares et surviennent en général avec un guidage radioscopique. 
Le contrôle scanographique réduit le nombre des complications.

INDICATIONS


L'application la plus fréquente reste les algies abdominales et épigastriques d'origine néoplasique avec infiltration et envahissement rétropéritonéaux au niveau de l'artère mésentérique supérieure ou du tronc coeliaque et les pancréatites chroniques .
Il s'agit en général de tumeurs non résecables ou de récidives tumorales. L'origine de la néoformation est souvent pancréatique, hépato-vésiculaire ou gastroduodénale. 

Neurolyse splanchnique bilatérale (2)

Mais tout syndrome de masse à ce niveau peut être à l'origine des douleurs (adénopathies métastatiques coelio-mésentériques). 
Chez les malades cancéreux, les douleurs sont provoquées par la compression ou l'envahissement tumoral des structures nerveuses. Il s'agit souvent de tumeurs volumineuses essentiellement pancréatiques, plus rarement gastroduodénales, hépato-vésiculaires, mésentériques ou ganglionnaires tumorales.

CONTRE-INDICATIONS

Elles sont communes à toutes ponctions: troubles de la coagulation, infection en regard du site de ponction, allergie à une drogue utilisée (iode, xylocaïne).
Grâce à l'usage des aiguilles fines, les contre-indications sont très rares.
La neurolyse doit être pratiquée avec prudence chez les patients hypotendus et est contre-indiquée chez les sujets en hypovolémie.

RESULTATS

La réussite du geste est jugée sur la régression des douleurs et la diminution ou l'arrêt du traitement antalgique. 
Cet effet est obtenu chez 84 à 100 % des malades atteints d'un cancer du pancréas.
L'échec de la neurolyse percutanée est dû, soit à une infiltration trop massive de la tumeur, rétropéritonéale ou pariétale, activant d'autres voies nerveuses.
La récidive à court terme s'explique surtout par la progression de la masse tumorale. 
Les récidives à long terme sont dues à la régénération des filets nerveux .
La simplicité et la sécurité de la neurolyse percutanée guidée par la TDM rendent possible sa répétition en cas d'échec ou de récidive.

AJOUTER UN CAS CLINIQUE